Rencontre avec Sabine Roux de Bézieux, Présidente de l’association Un Esprit de Famille
Les experts du Think Tank de la Philanthropie se sont réunis le 20 juin dernier, à l’Institut Pasteur. Lors de cette matinée, ils ont pu échanger avec Sabine Roux de Bézieux accompagnée de Tessa Berthon, de l’association Un Esprit de Famille, sur les tendances et enjeux des fondations familiales, et leur volonté de faire de ce modèle le moteur du développement d’une philanthropie à la française.
Depuis le milieu des années 2000, un fort développement du montant des dons a pu être observé en France. Malgré ces chiffres qui reflètent un dynamisme du secteur, notre pays reste encore très en retard à l’échelle mondiale. Un retard qui peu notamment s’expliquer par le contexte national : la France possède un taux de prélèvements obligatoires à 48%, bien au-dessus de nombreux pays tels que les États-Unis. De plus, contrairement au modèle américain où la philanthropie s’installe comme le principal financeur de la santé, l’éducation ou la culture, c’est à l’État d’endosser ce rôle en France. Pour Sabine Roux de Bézieux il faut donc voir comme une chance le fait que les philanthropes français soient aujourd’hui aussi nombreux à contribuer au financement de ces secteurs, et plus largement aux enjeux sociaux du pays.
Pour renforcer la philanthropie française, Un Esprit de Famille partage sa volonté de développer une culture du don sur plusieurs générations, celle-ci ne pouvant se développer dans l’esprit des Français du jour au lendemain. En effet, l’une des forces de la philanthropie familiale n’est autre que sa capacité à pouvoir s’inscrire dans un temps long.
Les experts du Think Tank ont débattu de la diversité des statuts existants pour les fondations (FRUP, fondation sous-égide, fonds de dotation, etc.) qui ne facilite pas leur bonne compréhension. Face à la complexité du système actuel, Un Esprit de Famille milite pour une simplification des statuts : sur le même modèle que celui des entreprises, le terme « fondation » devrait être un même et unique statut, imposant des obligations variables tout au long de l’évolution d’une structure. En ce sens, l’association propose la création d’un label « fondation familiale » qui serait attribué aux FRUP, fondations sous égide, et aux fonds de dotation.