Le 13 octobre dernier, les experts du Think Tank de la Philanthropie se sont retrouvés pour une matinée de rentrée chez Neuflize OBC, l’un des membres du cercle.

Le thème de la matinée était le suivant : Démarche et ambition du fondateur d’Anyama, grand gagnant de l’Euromillion, représenté par Max Thillaye du Boullay.

En tant que Directeur général du Fonds de dotation d’Anyama, Max a pu partager aux experts l’histoire incroyable de ce retraité, philanthrope dans l’âme, qui a souhaité rester anonyme.
En 2020, après plusieurs tentatives, il remportait alors 200 millions d’euros, une somme qu’il décida de dédier à 80% pour la protection de l’environnement (et plus particulièrement la protection de la forêt et la biodiversité), et à 20% à la santé et la problématique des aidants.

 

Max Thillaye du Boullay a pu revenir sur le raisonnement du fondateur dans la construction de son projet, la structuration des équipes et les différentes étapes pour créer et gérer le fonds de dotation.
Il a également évoqué les grandes incohérences qui résident dans le modèle philanthropique français, en soulignant notamment les limites des outils existants auxquelles il est confronté quotidiennement.

Comment créer et gérer un fonds dans l’anonymat ? Quelle posture de la Française des Jeux face à ces nouveaux gagnants philanthropes ? Comment le modèle du fonds de dotation pourrait-il être simplifié ?

Les experts ont pu débattre de ce formidable exemple de générosité, mais aussi des limites des outils philanthropiques actuels, souvent liées à l’incompréhension du mode de fonctionnement du secteur de l’intérêt général par le Conseil d’État.

Le 30 juin, les experts du Think Tank se sont retrouvés pour une matinée sur le thème de la Philanthropie internationale, à travers la présentation du Global Philanthropy Environment Index 2022 : une étude comparative parmi les rapports mondiaux les plus complets sur les environnements philanthropiques entre les pays. Pour partager la méthodologie et les grands enseignements de cette étude, le cercle des experts accueillait Charles Sellen, chercheur sur la philanthropie, affilié aux universités de Montréal et d’Ottawa et docteur en économie, qui a contribué à sa réalisation.

 

 

Ce rapport, sorti en mars 2022, présente les environnements philanthropiques mondiaux de 91 pays et économies entre 2018 et 2020, couvrant tous les niveaux de développement économique. Il représente un effort de recherche d’envergure mondiale et propose une vision exhaustive des modèles philanthropiques à travers le globe en couvrant 85% de la population mondiale. Il analyse l’environnement philanthropique de chaque pays, sur la base d’un score allant de 1 (peu favorable) à 5 (très favorable) à travers 6 grands critères :

• La facilité d’action d’une organisation philanthropique dans le pays concerné ;
• Les incitations fiscales ;
• Les flux philanthropiques entre pays ;
• L’environnement politique ;
• L’environnement économique ;
• L’environnement socioculturel pour la philanthropie.

 

Pour sa mise en œuvre, le rapport a mobilisé plus d’une centaine d’experts dans le monde, avec au moins un expert référent par pays. Pour garantir l’exhaustivité des résultats, la phase d’analyse comparative intègre une harmonisation à l’échelle régionale, afin de comparer des régions homogènes sur la base d’une grille de lecture commune d’un pays à l’autre. Les grands enseignements du rapport dessinent un environnement philanthropique à l’échelle mondiale globalement plus favorable qu’en 2018 : 3/5 des 91 pays et économies étudiés proposent un environnement favorable à la philanthropie.

Pour autant, dans un tiers des 79 économies initialement signalées en 2018, l’espace pour la philanthropie ne cesse de diminuer. Concernant la France, le pays fait partie des 13% des pays les plus favorables sur les 91 étudiés, avec une note de 4,64. Ses spécificités sont les suivantes :

– Des points forts sur l’environnement socioculturel, politique et les incitations fiscales ;
– Des points faibles sur la simplification des flux philanthropiques entre pays.

Quelles difficultés rencontrées lors de la phase d’analyse ? Quelles sont les régions les mieux classées ? Existe-t-il des pays au modèle inspirant ? Les experts ont pu débattre sur les enjeux internationaux liés à la philanthropie, allant de la structuration d’une philanthropie mondiale plus « institutionnalisée », en passant par la question de la simplification des dons transfrontaliers.

Pour aller plus loin :
> La démarche globale d’enquête mondiale
> Le rapport complet
> Le résumé de la fiche pays France
> La fiche pays France détaillée

Découvrez le Podcast :

À l’occasion du grand retour en présentiel des matinées du Think Tank, les experts se sont retrouvés le 14 avril pour échanger sur le plus grand défi de notre époque : la lutte contre le changement climatique.

Pour rapporter l’état des lieux de notre planète et partager l’engagement des fondations envers la cause environnementale, le cercle des experts accueillait Marie-Stéphane Maradeix, Déléguée générale de la Fondation Daniel et Nina Carasso et membre du comité de pilotage de la Coalition française des fondations pour le climat, et Sabine Roux de Bézieux, Présidente de la Fondation de la Mer et de l’association Un Esprit de Famille.

 

Pour Marie-Stéphane Maradeix, les enjeux climatiques passent avant tout par une prise de conscience individuelle. Elle partage aux experts la difficulté de parvenir à engager le collectif sur cette cause, malgré les nombreux cris d’alerte figurant notamment dans les derniers rapports du GIEC. La crise planétaire et les conséquences qui en découlent n’étant malheureusement pas perceptibles au quotidien, l’urgence n’est ressentie qu’exceptionnellement, lors de phénomènes extrêmes (catastrophes naturelles, canicules, etc.). Les chiffres de la philanthropie reflètent malheureusement cette réalité : en France, seulement 3% des fonds viennent en soutien aux enjeux environnementaux, et entre 3% et 5% au niveau européen.

Des chiffres disproportionnés au regard de l’urgence climatique. C’est ce constat qui a poussé Marie-Stéphane Maradeix à se mobiliser pour la création d’une Coalition française des fondations pour le climat, en commençant par inviter l’ensemble du secteur des fondations et fonds de dotation à la signature d’un Manifeste. Celui-ci marque leur engagement à devenir une source d’inspiration et une force d’innovation, et ainsi à contribuer au changement. La coalition repose aujourd’hui sur 6 grands piliers en France, allant de la « formation et la sensibilisation » au sujet des « placements financiers », et concerne toutes les fondations, tout axe confondu.

Au-delà du sujet de l’environnement, l’océan, principal régulateur du climat, est également un enjeu clé. Grand inconnu de notre planète pour les hommes, malgré son envergure, il est pourtant à lui seul une grande source de solutions pour résoudre les problématiques de notre siècle. C’est ce que défend Sabine Roux de Bézieux et c’est la conviction de La Fondation de la Mer, depuis sa création en 2015. Fondée par le monde maritime (scientifiques, Marine Nationale, ONG, entreprises du monde maritime et navigateurs), elle faisait déjà partie des volontés du Grenelle de la mer en 2009. Son ambition s’articule en 3 grandes parties : connaître, protéger et impliquer. Holistique, collaborative et pragmatique, elle place le monde de l’entreprise au cœur des défis de demain : sa mission étant d’encourager les entreprises à arrêter de trouver des ressources non durables dans l’océan, et à se réinventer. À l’origine de nombreuses initiatives, la fondation soutient la protection de la biodiversité marine, la lutte contre les pollutions en mer, la recherche et l’innovation, et s’engage également fortement dans des projets d’information et de sensibilisation envers tous les publics, notamment les plus jeunes.

Comment encourager les entreprises à réinventer leur modèle et à trouver de nouvelles ressources sans nuire à l’environnement ? Quelle est la valeur ajoutée d’une fondation face aux sujets environnementaux ? Comment expliquer le si faible pourcentage en mécénat dédié à l’environnement ? Une matinée qui résonne avec l’actualité politique de 2022, où chaque décision prise pour le climat sera un pas de plus vers un avenir plus doux pour notre planète.

Découvrez les Podcasts :

 

Après avoir bénéficié d’une couverture médiatique positive pendant plusieurs années au début de la décennie 2010, la philanthropie connaît, depuis 2017, davantage de remises en cause et de polémiques : présentation du don comme niche fiscale ou encore défiance à l’égard des riches donateurs, comme nous avons pu le constater après l’incendie de Notre-Dame au printemps 2019. Mais si certaines initiatives privées en faveur de l’intérêt général sont parfois critiquables, beaucoup de reproches sont le fruit d’une méconnaissance et/ou incompréhension de ce qu’est la philanthropie et de ce qu’elle apporte.

De manière générale, il nous semble possible de classer les critiques de la philanthropie en trois grands thèmes :

L’argument éthique

Cet argument est celui qui est le plus souvent utilisé contre la philanthropie. En acceptant les dons de certaines entreprises ou de certains donateurs, elle se rendrait coupable d’une forme de purpose washing. Si le sujet n’est pas nouveau, il est de nouveau mis en avant à l’heure où la responsabilité des entreprises et l’imposition des plus fortunés deviennent des sujets de société.


Le rapport à l’État

Un lieu commun des critiques de la philanthropie est d’opposer le rôle de cette dernière (qui relève en effet de l’initiative privée) au rôle de l’État. Pourtant, cette critique ne résiste pas à l’épreuve des faits :

La philanthropie existe parce que l’État le permet et l’encourage : plusieurs pays dans le monde ne proposent pas d’avantages fiscaux liés au don, d’autres (souvent totalitaires) interdisent purement et simplement les dons. D’ailleurs, en France, les changements de majorité n’ont pas vu de différences notables dans le traitement de la philanthropie ;

L’État contrôle (Bercy…) les donateurs, les bénéficiaires, l’action des entreprises mécènes, l’action des associations et des fondations… ;

– Les moyens d’action des États demeurent très supérieurs aux moyens déployés par les entreprises mécènes, les donateurs et les philanthropes.


Rapport au capitalisme/aux inégalités/à la fiscalité

Le dernier principal reproche fait à la philanthropie est qu’elle serait un moyen de perpétuer les inégalités liées au modèle libéral. De plus, elle est accusée d’agir en s’appuyant sur une fiscalité qui amputerait l’État d’une partie de ses ressources.



1MOOC de la FdF – Chaire philanthropie de l’ESSEC – Arthur Gautier et Anne-Claire Pache

2https://www.francegenerosites.org/livre-blanc-presidentielle-2022-accompagner-la-generosite-des-francais/

À l’occasion du premier webinaire de l’année 2022, les experts du Think Tank se sont retrouvés le 10 février pour échanger et débattre avec le journaliste et essayiste Vincent Edin sur son ouvrage « Quand la charité se fout de l’hôpital : Enquête sur les perversions de la philanthropie ».


Avec son titre provocateur, cet essai publié aux éditions Rue de l’échiquier résonne dans le secteur depuis sa sortie en 2021.
Véritable pamphlet sur la générosité des « ultra-riches », Vincent Edin y dénonce l’hypocrisie de la philanthropie dite moderne, en pointant du doigt les comportements des 0,01% plus riches de France, la complicité des politiques et des mécènes au service de l’image, mais aussi la fiscalité et ses avantages attribués aux évadés fiscaux.

À travers ces 4 grands chapitres, l’ouvrage nous invite dans un premier temps à nous questionner sur les différences entre « charité » et « solidarité », en rappelant notamment les fondements de l’histoire sociale de la France. Puis il propose un parallèle avec la philanthropie américaine, dénonçant les limites de son modèle, pour ensuite se pencher sur le cas français. Défenseur d’un Etat social fort, Vincent Edin expose en dernière partie plusieurs pistes pour repenser les modèles de la générosité ; parmi elles, la volonté de redonner à l’État sa juste place, seul véritable garant de la solidarité selon l’auteur, ou encore la suppression du concept de milliardaire.

La philanthropie est-elle intrinsèquement mauvaise ? l’État a-t-il sa part de responsabilité face aux dérives de certains « utra-riches » ? La philanthropie d’entreprise est-elle systématiquement critiquable ? Une matinée sous le signe du débat pour les experts du Think Tank, qui a donné lieu à des échanges constructifs rappelant à tous la distinction à faire entre la philanthropie en tant que telle (ce qu’elle est par nature), et certaines limites de l’écosystème dans lequel elle évolue.

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Pour cette fin d’année 2021, les experts du Think Tank de la Philanthropie se sont retrouvés le 16 décembre pour un webinaire consacré à l’incroyable phénomène de collecte Z Event. À cette occasion, Le Think Tank recevait Alexandre Dachary, plus connu sur la toile sous le nom de Dach, l’un des co-fondateurs du Z Event.


Véritable marathon du jeux vidéo, cet événement a bouleversé le secteur en réinventant les codes de la collecte traditionnelle, et ne cesse de prouver sa réussite avec des records de dons à chaque nouvelle édition. Après une première session en 2016 pour l’association Save the Children qui a permis de collecter 170 000 euros, c’est plus de 10 millions d’euros qui sont reversés 5 ans plus tard, en octobre 2021, à l’association Action contre la Faim. Une courbe des montants en pleine croissance depuis l’origine du projet, qui interroge sur le développement de mécaniques innovantes au service de la philanthropie, mais également sur l’avenir du concept Z Event lui-même.

Quel est le montant moyen du don sur une telle opération ? Quels sont les profils de ces nouveaux donateurs ? Quel(s) critère(s) de choix pour sélectionner l’association bénéficiaire ? De la naissance du projet en passant par la rétrospective des montants de collecte sur ces 6 dernières années, Alexandre Dachary a partagé aux experts les coulisses de l’opération Z Event, en faisant part de son enthousiasme et ses réflexions face à l’impact du phénomène sur le secteur de la philanthropie.

 

Découvrez le Podcast :

Le 23 septembre dernier, le Think Tank de la Philanthropie proposait à ses membres de se retrouver pour un nouveau webinaire sur le thème « Charité et Philanthropie : Origines et Histoire ». À cette occasion, le cercle des experts accueillait Christian Topalov, sociologue et historien, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, dans le cadre de la publication de son ouvrage « Philanthropes en 1900 ». Une vision complétée par l’histoire et la philanthropie pasteurienne racontée par Annick Perrot, ancienne conservatrice du Musée Pasteur et Frédéric Grosjean, responsable des legs et de la gestion du patrimoine immobilier à l’Institut Pasteur. L’occasion de se replonger dans les origines et les récits ayant façonné la philanthropie moderne d’aujourd’hui.

Publié en 2019, l’ouvrage « Philanthropes en 1900 » est le fruit d’une étude des mondes de la philanthropie dans quatre grandes villes : Londres, New York, Paris et Genève. L’année 1900 n’a pas été choisie au hasard puisqu’elle correspond à un moment de floraisons exceptionnelles des œuvres : on parlait alors de « printemps charitable ». En traçant l’origine des œuvres philanthropiques parisiennes de l’époque, Christian Topalov nous dévoile un réseau de régions connectées les unes avec les autres. Parmi elles, on trouve « l’establishment réformateur », caractérisé par ces hommes aux carrières brisées par la victoire politique des républicains, qui, à travers leurs actions philanthropiques, tentent de conserver une place dans la société ; ou encore le réseau de « l’Oppression de l’Archiduché », caractérisé par des œuvres d’aspiration catholique.

Christian Topalov, à travers le récit de vie et de carrière de ces grands philanthropes, nous rappelle également que la charité à cette époque, au-delà d’un mouvement ayant pour volonté l’aide à autrui, était une obligation sociale : elle répondait à un enjeu mondain (l’achat de la responsabilité) ; un enjeu politique (la légitimité à diriger des idées) et à un enjeu de genre (l’opportunité pour les femmes de se créer un espace d’activité publique). Annick Perrot et Frédéric Grosjean ont ensuite rappelé la place qu’occupait à l’époque l’Institut Pasteur au sein de ces réseaux et connexions. Le premier appel à la générosité, porté par Louis Pasteur le 1er mars 1886, marque le début d’un enthousiasme et d’un élan de générosité en France et au-delà. Certaines grandes figures emblématiques ont contribué à ce rayonnement de la philanthropie du XIXe au bénéfice de l’Institut Pasteur. Parmi elles, on retrouve le Comte de Laubespin, considéré comme le premier donateur « pour la cause de la recherche », la mystérieuse Madame Lebaudy, l’une des rares philanthropes souhaitant garder son anonymat, aussi appelée « Madame X », ou encore le haut financier bordelais Daniel Iffla, agissant sous le pseudonyme romanesque d’Osiris.

Frédéric Grosjean a enfin rappelé que la philanthropie liée à la recherche médicale et scientifique n’a cessé d’évoluer à travers l’histoire des maladies et l’innovation des outils permettant de manifester sa générosité. Elle a cependant gardé une constante de 1900 à nos jours : elle offre aux philanthropes la possibilité d’être bien plus que des donateurs : des acteurs du changement social.

Quelle est l’histoire autour du terme « philanthropie » ? Les philanthropes de l’époque étaient-ils soumis à la critique de l’opinion publique comme on peut l’observer aujourd’hui à l’égard de grands philanthropes ? Quels sont les facteurs de succès de l’Institut Pasteur en tant que collecteur de fonds ?
Autant de questions autour desquelles les intervenants ont pu partager leurs points de vue et réflexions.

Découvrez les Podcasts :

À l’occasion du 117e Congrès des notaires, le Think Tank de la Philanthropie consacre deux épisodes de son podcast à la RAAR (renonciation anticipée à l’action en réduction) pour compléter vos propres réflexions et connaissances sur la fiducie philanthropique.

Retrouvez tous les épisodes du podcast du Think Tank de la Philanthropie, ici : https://philanthropie.pasteur.fr/publications/podcast/

Les experts du Think Tank de la Philanthropie se sont retrouvés lors d’un webinaire le 17 juin dernier pour discuter de « l’innovation philanthropique » à travers l’analyse des grandes tendances de l’investissement à impact en Europe et l’étude de la création du premier fonds de pérennité en France.

innovation philanthropique visuel

C’est en tant que représentante de l’EVPA, le réseau européen des investisseurs à impact, que Sophie Faujour est revenue sur l’étude The 2020 Investing for Impact Survey publiée par l’organisation au début de l’année. Cette étude détaille l’évolution des investissements à impact en 2020. L’étude se penche plus particulièrement sur les investissements pour l’impact (l’accompagnement de jeunes projets selon une logique d’innovation sociétale) qui sont à distinguer des investissements avec impact (l’accompagnement de projets établis selon une logique de minimisation des risques), en dégageant plusieurs grandes tendances : des investissements en augmentation (+ 12%) ; un marché mature porté par la croissance du nombre des acteurs et la professionnalisation du secteur ; le développement de la collaboration entre acteurs et le rôle grandissant des investisseurs auprès des porteurs de projet dans le contexte de la crise sanitaire notamment ; l’engagement massif des grandes entreprises en accord avec la définition de leur raison d’être et leur politique RSE.

Stéphane Couchoux, avocat fiscaliste spécialiste du mécénat, est quant à lui revenu sur la création du premier fonds de pérennité en France : le fonds Élémentaire, lancé en septembre 2020. Créé sur le modèle du fonds de dotation par la loi PACTE en 2017, le fonds de pérennité se distingue néanmoins par sa vocation économique : il détient une ou plusieurs sociétés à la pérennité desquelles il doit d’abord contribuer. À cela s’ajoute la possibilité de soutenir ou de mener des actions d’intérêt général. Dans le cas d’Élémentaire, le fonds de pérennité soutient à la fois une entreprise à mission – également créée dans le cadre de la loi PACTE – qui commercialise en ligne des sous-vêtements pour enfants, et une fondation adossée à l’entreprise qui œuvre pour l’égalité des chances dès la maternelle. La spécificité de cette structure juridique permet ici de sécuriser une aventure entrepreneuriale aux ambitions citoyennes, tout en s’adaptant aux formes d’engagements évolutives d’une nouvelle génération de porteurs de projets.

Ainsi, que ce soit à travers le développement des investissements à impact ou la création de structures juridiques adaptées aux nouvelles formes d’engagement, l’innovation philanthropique a nourri les discussions des participants, qui ont pu confronter leurs analyses et leurs pratiques aux présentations de nos deux experts du Think Tank.

Découvrez les Podcasts :

Le 8 avril 2021, les experts du Think Tank de la philanthropie se sont réunis pour un nouveau webinaire. À l’occasion de cette rencontre virtuelle, le Think Tank accueillait Denis Duverne, Président du Conseil d’administration du groupe AXA et Président du Conseil de surveillance de la Fondation pour la Recherche Médicale, pour partager son engagement philanthropique à travers la présentation de l’initiative « Changer par le don ».

 

Lancée en 2019 par Denis Duverne et Serge Weinberg, l’initiative « Changer par le don » a pour ambition d’inciter les personnes aisées à consacrer 10% de leurs revenus annuels ou de leur patrimoine à des associations et fondations reconnues.

Ce « Giving Pledge » à la française regroupe aujourd’hui plus de 90 signataires, allant du philanthrope au responsable d’association, tous engagés pour développer la philanthropie au service de l’intérêt général.

L’initiative « Changer par le don » est porteuse de deux messages clés :

« Changer par le don » tente de bousculer la culture philanthropique française : une philanthropie historiquement pudique et discrète, confrontée à une critique médiatique forte ces dernières années.

Comment peut-on encourager la très grande philanthropie française ? Quel traitement médiatique des philanthropes ? Quelle articulation entre sa philanthropie personnelle et le mécénat de son entreprise ? Quelle place des femmes dans le paysage de la philanthropie ?

De l’importance du système fiscal incitatif en France à la culture du don chez les jeunes générations, les experts ont partagé leurs réflexions avec l’invité du Think Tank et ont ainsi nourri un débat constructif et enrichissant.

 

Découvrez le Podcast :